Tout est vibration. Son. Rayon de lumiĂšre.

En fait tout comme le vide n’est pas vide, le silence, n’est pas silencieux.

Si nous Ă©coutions l’univers nous entendrions toujours un bruit de fond (souvenez-vous de la vidĂ©o des sons de l’Univers enregistrĂ©s par la NASA).

Et ces vibrations primordiales, sonores, subtiles, se nomment selon la philosophie Indienne, Nāda.

D’ailleurs le Nāda Yoga, qui est Ă  la fois un systĂšme philosophique, une mĂ©decine et forme de Yoga est entiĂšrement consacrĂ© Ă  cet aspect.

Dans ce systĂšme, c’est le cƓur- notre chakra du cƓur, Anahata – qui reçoit nos vibrations propres, notre musique interne dira-t-on (aprĂšs tout n’est-ce pas lĂ  un synonyme de sensation ou d’émotion) tout ce qui en nous nous fait« vibrer » de maniĂšre trĂšs personnelle. C’est le son dans l’oreille du cƓur, qu’il est important d’écouter ou d’en dĂ©velopper l’écoute tout du moins. Et ce qu’il est curieux de remarquer c’est que le chakra du cƓur est associĂ© Ă  l’élĂ©ment Air mais non Ă  l’audition : au toucher.

Mais revenons au sujet. Signifiant littĂ©ralement « Instrument de la pensĂ©e » en Sanskrit, un mantra est un son, un phonĂšme, une syllabe, un ensemble de mots ou phrases ayant ou non une signification, que l’on prononce selon un rythme et une intonation particuliĂšre, un certain nombre de fois et suivant certains rituels ou pratiques, qui relĂšve de l’invocation tout autant que de l’incantation.

Ces chants ou rĂ©citations ont des propriĂ©tĂ©s spirituelles, induisant des Ă©tats modifiĂ©s de conscience, aidant Ă  travailler tel ou tel aspect de l’ĂȘtre ou du corps, telle ou telle Ă©nergie. On retrouve ce concept dans Ă  peu prĂšs toutes les cultures, philosophies, lignĂ©es ou traditions.

Le Mantra n’est pas le propre de la pensĂ©e indienne, les chinois ont leur propre terme: Zhenya, en Japonais : Shingon et on retrouve cela dans le TaoĂŻsme : Zhou 撒.

MĂȘme principe dans le bahaĂŻsme (religion abrahamique et monothĂ©iste, proclamant l’unitĂ© spirituelle de l’humanitĂ© fondĂ©e par le Persan MÄ«rzā កusayn-ÊżAlÄ« NĆ«rÄ«) oĂč l’on rĂ©pĂšte par exemple « AllĂĄh-u-Abha » 95 fois par jour.

 
Une ordonnance à l’univers


 Partant du fait que l’univers est vibration, ces rĂ©citations crĂ©ent une rĂ©sonnance et l’onde du son se rĂ©pand dans le temps et l’espace crĂ©ant des gouffres et des sommets, une amplitude donc comme en musique, dĂ©finissant un espace. Le temps Ă©tant dans la longueur d’onde tenant une frĂ©quence entre ces deux points.

Pour le dire d’une autre maniĂšre, le mantra aurait la possibilitĂ© de crĂ©er un « Trou de ver », sans restriction de temps d’espace ou de vitesse. – pour info Werner Heisenberg (Ă©minent physicien allemand qui fut un des pionniers et co-fondateur de la physique quantique) Ă©crivait :

« AprÚs avoir conversé sur la philosophie indienne, certaines idées de physique quantique qui semblaient tellement folles prenaient sens soudainement. »

L’univers est composĂ© d’éther (Akash), intimement liĂ© Ă  l’élĂ©ment Vata (Vayu+Akash=Air+Ether) en AyurvĂ©da, qui est en fait symboliquement la reprĂ©sentation de la force nerveuse, de l’impulsion, du mouvement. Si Vata ne vous dit rien, peut etre que PrĂąna -ce que l’on qualifie de souffle vital et qu’on apparente au Qi,  vous dira quelque chose. En fait, Prana est une forme de Vata (c’est un de ses sous-doshas). C’est aussi ce qui compose le « Vide » tout entier de l’univers. Ce qui sous tend tout le reste. Et ce souffle vital vous l’experimentez chaque jour de maniĂšre totalement indolente, Ă  travers votre respiration.

Votre respiration est un mantra, si vous pouviez l’entendre, vous constateriez qu’en exhalant le son Hang est Ă©mis et en inhalant, c’est le son Sah,  ce que chaque humain fait environ 21 600 fois par jour sur une pĂ©riode de 24H.

C’est une autre maniĂšre d’expliquer qu’en travaillant la respiration on a lĂ  aussi une maniĂšre d’accĂ©der Ă  ou d’ouvrir certains espaces. Vivekananda Ă©crit dans le Raja Yoga :

« PrĂąnĂąyĂąma n’est pas, comme beaucoup le pensent, quelque chose Ă  propos du souffle; le souffle a en effet trĂšs peu Ă  faire avec cela. La respiration n’est qu’un des nombreux exercices par lesquels nous arrivons au vrai PrĂąnĂąyĂąma. PrĂąnĂąyĂąma signifie le contrĂŽle de PrĂąna. Selon les philosophes de l’Inde, l’univers entier est composĂ© de deux matĂ©riaux, dont l’un est appelĂ© ÂkĂąsha. C’est l’existence omniprĂ©sente et pĂ©nĂ©trante. Tout ce qui a forme est issu de cet Akasha. C’est l’Akasha qui devient l’air, qui devient le liquide, qui devient le solide; c’est l’Akasha qui devient le soleil, la terre, la lune, les Ă©toiles, les comĂštes; c’est l’Akasha qui devient le corps humain, le corps animal, les plantes, toutes les formes que nous voyons, tout ce qui peut ĂȘtre senti, tout ce qui existe. Cela ne peut pas ĂȘtre perçu. Il est si subtil qu’il est au-delĂ  de toute perception ordinaire; il ne peut ĂȘtre vu que quand il est devenu grossier, a pris forme. Au dĂ©but de la crĂ©ation, il n’y a que cet Akasha. À la fin du cycle, les solides, les liquides et les gaz se fondent Ă  nouveau dans l’Akasha, et la crĂ©ation suivante procĂšde Ă©galement de cet Akasha.
Par quel pouvoir cet Akasha est-il fabriquĂ© dans cet univers? Par le pouvoir de Prana. Tout comme Akasha est la matiĂšre infinie et omniprĂ©sente de cet univers, de mĂȘme ce Prana est la puissance de manifestation infinie et omniprĂ©sente de cet univers. Au dĂ©but et Ă  la fin d’un cycle, tout devient Akasha, et toutes les forces qui sont dans l’univers se rĂ©sorbent dans le Prana; dans le cycle suivant, hors de ce Prana, se dĂ©veloppe tout ce que nous appelons Ă©nergie, tout ce que nous appelons force. C’est le Prana qui se manifeste comme mouvement; c’est le Prana qui se manifeste comme la gravitation, comme le magnĂ©tisme. C’est le Prana qui se manifeste comme les actions du corps, comme les courants nerveux, comme force de pensĂ©e. De la pensĂ©e Ă  la force la plus basse, tout n’est que la manifestation du Prana. La somme totale de toutes les forces dans l’univers, mentale ou physique, lorsqu’elles sont renvoyĂ©es Ă  leur Ă©tat d’origine, s’appelle Prana. La connaissance et le contrĂŽle de ce Prana est vraiment ce que l’on entend par Pranayama. »

Autre chose. Il faut aussi comprendre qu’à force de repetitions, un mantra se « charge ». Petit Ă  petit, il prend forme et il se lie Ă  la personne le rĂ©citant. Ca prend vraiment beaucoup beaucoup de temps Ă  moins d’une illumination soudaine ou un travail particulier avec un maitre. GĂ©nĂ©ralement, il faut des annĂ©es voire des vies pour charger un mantra. Une fois que le mantra est chargĂ© il devient ce que l’on nomme Siddhi,  c’est-Ă -dire qu’il acquiert une force propre qui est en permanence invoquĂ©e sans qu’il soit besoin de le rĂ©citer, et confĂ©rant Ă  la personne ses pouvoirs ou propriĂ©tĂ©s. C’est un peu comme dans un RPG oĂč vous faites milles combats pour monter votre avatar et qu’ensuite il vient quand vous l’invoquez car vous le possĂ©dez.

 

Différents types de Mantras


Il y a des mantras qu’on utilise pour vĂ©nĂ©rer telle dĂ©itĂ©,  des mantras comme remĂšde Ă  des influences astrologiques, Ă  des fins de guĂ©rison et de santĂ©, etc. Mais principalement, il est deux grandes catĂ©gories.

‱Mantras vĂ©diques

Souvent des hymnes issus des Vedas ou Upanishad ou anciens textes sacrés.

Relativement sans risque mĂȘme si la personne prononce incorrectement.

‱Bija/Bindu ou Tantra Mantra

Le Tantra n’a rien Ă  voir avec le Kamasutra ou le sexe. C’est toute une tradition Ă©sotĂ©rique comprenant de multiples idĂ©ologies et outils dont les Beej Mantra. Beej ou Bija signifiant littĂ©ralement « graine », moi j’aime bien le traduire par « germe ».

Cela consiste en une seule ou plusieurs syllabes créant un son particulier qui exprime et qui contient en lui tout un paradigme, une intelligence.

Le plus connu des Bija est OM, qui contient en lui tout le spectre des possibilitĂ©s et probabilitĂ©s de l’univers, c’est dire. OM se dĂ©fini comme le son primordial de toute crĂ©ation et le germe originel de toute chose.

Par contre, les Bija Mantra peuvent ĂȘtre dangereux si mal prononcĂ©s ou de maniĂšre inappropriĂ©e donc gĂ©nĂ©ralement ils sont dĂ©livrĂ©s de Guru Ă  disciple dans un rituel d’initiation.

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Modes de récitation (Japa Mantra)


Il est 3 globalement maniÚres de réciter un Mantra :

 

‱Vāchika ou Vaikhari jap : assez fort pour que l’entourage proche entende.
‱Upānshu jap : murmure inaudible oĂč seul les lĂšvres et la langue bougent et que seul vous pouvez entendre.
‱Manasjap : mentalement, sans mouvement des lùvres ni de la langue.

 

Cette derniÚre forme de récitation serait la plus « puissante » .

Il est Ă©crit dans le Sandilya Upanishad:

« Vaikhari Japa (prononciation à voix haute) donne les bénéfices mentionnés dans les Vedas, tandis que Upamsu Japa (murmures) en multiplie les bénéfices par 1000 ; et Manasika Japa (mentalement) est encore 10 millions de fois plus bénéfique. »

C’est pas moi qui l’ai dit.

 

Rituel de récitation (Purascharana)


La rĂ©citation ne se fait pas n’importe comment, certaines rĂšgles ont Ă©tĂ© delivrĂ©es, j’en Ă©numĂšre les principales :

‱    Pas de Mantra sous la douche. Pas de Mantra assis sur la toilette. C’est comme une nourriture spirituelle ou une connexion particuliùre, ça ne va pas bien ensemble.
‱    GĂ©nĂ©ralement on commence le matin Ă  l’heure de Brahma muhurta, c’est-Ă -dire tĂŽt – avant le lever du soleil, aprĂšs la douche.  On dit que c’est Ă  ce moment de la journĂ©e que l’ñme est la plus pure et que le crĂ©ateur se promĂšne dans les jardins.
‱    Le lever et/ou coucher du soleil sont des pĂ©riodes charniĂšres, transitoires, trĂšs propices.
‱    Il y a presque toujours un nombre fixe de rĂ©citations Ă  faire ( 108 revient souvent, 7, 9, 21, ou des milliers
)

‱   On utilise des Rosaires ou Mala (comme des chapelets) pour garder le compte. Souvent fait en rudraksha (–graines d’un arbre sacrĂ©, le Elaeocarpus ganitrus ayant des propriĂ©tĂ©s fascinantes), cela devrait ĂȘtre tenu le matin devant le nombril (il ne devrait jamais descendre sous le nombril), l’aprĂšs-midi prĂšs du cƓur et en soirĂ©e devant le nez. On utilise le majeur ou le pouce pour tourner les perles, jamais l’index. S’assurant de le cacher Ă  la vue des autres sous un mouchoir si vous n’ĂȘtes pas seul.

‱   DĂ©pendamment du mantra il faudra aussi se placer selon un point cardinal (Est ou Nord gĂ©nĂ©ralement).
‱   Essayer d’avoir un espace propice pour la rĂ©citation et de se tenir dans le mĂȘme lieu Ă  la mĂȘme heure chaque jour pendant la durĂ©e dĂ©terminĂ©e, rĂ©gularitĂ© est le maĂźtre mot.
‱   Une ou plusieurs sĂ©ries de OM pour commencer et pour finir
‱   Parfois un regime alimentaire peut s’associer
‱   Il convient parfois de commencer un jour spĂ©cifique de la semaine
‱   On rĂ©cite le mantra en tenant dans sa main le Rosaire, tout en observant ou visualisant mentalement la forme correspondante  ( Yantra )

Sri Yantra
‱   Un Yantra est un symbole sacrĂ©, exemple : le Sri Yantra ici, manifestation gĂ©omĂ©trique du son « OM ». Une gĂ©omĂ©trie sacrĂ©e dont nous pourrions parler long sur la prĂ©cision et les recoupements mathĂ©matiques autant que nous le faisons sur la dĂ©sormais connue Fleur de la vie. (Élevez un Sri Yantra dans un modĂšle en relief et vous obtiendrez une pyramide). Un Yantra peut ĂȘtre aussi simple que la calligraphie du Mantra sur lequel on concentre la pensĂ©e puis on le combine avec des techniques de respiration et/ou avec des mudras (gestes de la main). Avec ça vous avez le son, le verbe, la forme.

‱   On peut aussi s’appuyer de bols tibĂ©tains, bien utilisĂ©s sous nos latitudes en Yoga et MĂ©ditation, mais on pourrait aussi souffler dans une conque (Shankh en Sanskrit) comme il se fait aux temples tibĂ©tains et hindous ici. Pourquoi ? Parce que la courbe crĂ©e un passage spĂ©cifique de l’air et une rĂ©sonnance qui travaille positivement Ă  de multiples niveaux. À nouveau, en Ă©tudiant la gĂ©omĂ©trie sacrĂ©e d’une conque on y retrouve la suite de Fibonacci et le nombre d’or, -notons au passage que Fibonacci fut largement inspirĂ© du grand mathĂ©maticien Indien Piáč…gala, 5 siĂšcles avant JC, Ă©tablissant la suite sous le nom de mātrāmeru. De mĂȘme, le son de la mer que vous entendez lorsque vous Ă©coutez dans un coquillage ou une conque, se rapproche de ce que l’on entend par son primordial.

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Principaux Mantras


OM est la source de tous les mantras, si nous pouvions Ă©couter le son de l’univers et de toute vie nous entendrions ce murmure vague et permanent. Le Dr. Eben Alexander – neurochirurgien, dans son livre « La Preuve du paradis » le mentionne d’ailleurs : il dĂ©crit que dans son expĂ©rience de mort imminente lorsqu’il se trouvait dans cet « ailleurs » un bruit de fond continu semblait se faire entendre : « OM ».0042c3905d069873febc6a13babf46ed

Physiologiquement, le son nasal (Anuswaram) MMM stimule la production d’oxyde nitrique dans le corps. On retrace de la documentation Ă  ce sujet dans des Ă©crits et traitĂ©s indiens de plus de 7000 ans. Maintenant, on vend ça en boite pour quelques euros. À ce prix, faites-vous un shoot de OM cela sera bien plus pertinent. L’oxyde nitrique est une molĂ©cule produite par le corps qui aide Ă  la communication intercellulaire, a une action vasodilatatrice, immunitaire, et dont la production baisse avec l’ñge.

OM a Ă©tĂ© transposĂ© dans les religions par Amen ou Ameen en AramĂ©en, HĂ©breu ou Arabe, on le retrouve aussi dans l’HĂ©breu Shalom, l’arabe Salam, le Omkar de la religion Hindou.

Il faut comprendre Ă©galement que le mantra est Ă  la fois le messager, le message en lui-mĂȘme, et le destinataire du message. Lorsque nous disons Amen par exemple, cela sous entend Amen Ă  quelque chose qui prĂ©cĂšde, un vƓu ou une priĂšre. Le Mantra est la priĂšre en soi, ce qui est diffĂ©rent.

Gayatri Mantra : Article ici.

Shanti Mantra : que l’on rĂ©cite souvent lors de l’Agni Hotra, cĂ©rĂ©monie du Feu – vidĂ©o Ă  venir a ce sujet.

Om Namah Shivaya : mantra vieux de 7000 ans décrit dans le Yajur Veda.

Om-Namah-Shivaya

Hare Krishna Hare Rama : encore une fois attention à la prononciation si vous dites HAARE ça veut dire perdant, naze, nul, loser.
 
 
Mantras & Chakras


Le systĂšme des Chakras est trĂšs bien dĂ©veloppĂ© dans le Yoga oĂč l’on retrouve 7 Bija Mantra spĂ©cifiques directement reliĂ©s chacun Ă  un chakra dans le but de rĂ©aligner ces centres Ă©nergĂ©tiques.

Lorsque le mantra associĂ© est prononcĂ©, il entre en rĂ©sonnance avec l’énergie du chakra en question. Tout ceci est mentionnĂ© dans le Jabala Darsana Upanishad 5000 avant JC.

Et non seulement ils travaillent sur les Chakras mais forcĂ©ment avec les mĂ©ridiens (Nadis) dans lesquels l’énergie circule Ă  travers tout le corps, citons les principaux : Sushumna ( avec bajra , chitrini et brahmanadi), Ida (cĂŽtĂ© gauche en reliance Ă  la lune) et Pingala(cĂŽtĂ© droit en reliance au soleil).

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Comme c’était un peu compliquĂ© , j’ai fait un petit tableau (ci-dessous) des Chakras et Mantras associĂ©s avec quelques autres dĂ©tails.

J’aurais bien aimĂ© aller plus loin dans l’étymologie des chakras ( par exemple le chakra sacrĂ©, Manipura, peut se traduire par « la citĂ© des joyaux », n’est-ce pas magnifique ? ) mais j’ai prĂ©fĂ©rĂ© faire quelque chose qui reste succint et incitant Ă  faire vos propres recherches.

Je tiens juste à souligner par exemple que le chakra de la gorge est associé au son HAM. Remarquez, quand vous vous grattez la gorge ou quand vous réfléchissez avant de parler, ne faites-vous pas naturellement « hmmm » ? Pourquoi est-ce ce son et non un autre particuliÚrement qui vient comme naturellement ?

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Mantras & Ayurvéda


Comme je le mentionnait plus haut, on utilise les mantras à des fins de guérison et de santé.
En Ayurvéda, cela peut avoir diverses fonctions :

‱    Les traitements et soins nettoient certes le corps et l’esprit mais avec les mantras, on nettoie les mĂ©ridiens subtils de l’esprit, on permet notamment Ă  l’intuition de mieux circuler.
‱    Pour purifier un espace
‱    Pour inviter des esprits
‱    Sushruta, pĂšre de la chirurgie et chirurgie plastique, nous offre un bel exemple concret d’utilisation. Je lisais rĂ©cemment son traitĂ© le Sushruta Samhita, dans lequel il dĂ©crit en deux pages ce qui est rĂ©citĂ© avant toute chirurgie ou opĂ©ration  -je traduis de l’anglais un extrait:

« Puisse Indra, la dĂ©itĂ© prĂ©sidant Ă  toute Ă©nergie physique, garder la force du corps. Puisse Manu, dieu de l’esprit, dĂ©fendre les deux tendons du cou ainsi que prĂ©server la facultĂ© d’intelligence. Puisse les Gandharvas, prĂ©server la facultĂ© du dĂ©sir. Varuna, la facultĂ© de cognition. L’OcĂ©an, la rĂ©gion de l’ombilic. L’Éther infini, prĂ©server l’espace qui est emprisonnĂ© dans le corps  »

(La suite totale se trouve au chap.5, Sutrasthanam, Sushruta Samhita)

On comprend alors que le rapport Ă  la dĂ©itĂ© n’est autre qu’un rapport Ă  soi, une partie symbolisĂ©e et archĂ©typale de soi. Mythes et mythologie ne dĂ©pendent que de l’angle de lecture par lequel on les aborde. Si les hindous ont 10 000 Dieux c’est parce qu’il y a 10 000 aspects de l’ĂȘtre comme Lao Tseu pouvait l’ecrire dans le Tao Te King :

« Le Tao a produit Un, Un a produit deux, deux a produit trois, trois a produit les dix mille ĂȘtres. »

Cette perspective de voir la mythologie comme une reprĂ©sentation de l’homme dans ses multiples facettes est profondĂ©ment intĂ©ressante et ouvre une autre comprĂ©hension et clartĂ© qui n’est cette fois plus distancĂ©e -comme s’il y avait les dieux et nous mais plutĂŽt et bel et bien les dieux en nous. Tout comme les Ă©minents travaux de Schwaller de Lubicz ont pu mettre en Ă©vidence les monuments et symboles Ă©gyptiens sous un angle anthropocosmique. Un Mantra permet donc de canaliser ou concentrer l’énergie sur un aspect particulier Ă  travers un symbole.

‱    On pourrait distinguer une maladie manifestĂ©e ou en latence dĂ©pendamment de oĂč et comment le son rĂ©sonne, en GĂ©obiologie on fait de mĂȘme avec un appareil que l’on nomme Sonotest – oĂč le son qui revient vide ou plein donne une indication.
‱    Lors de prĂ©parations AyurvĂ©diques et pour renforcer le pouvoir des plantes et de la formule on rĂ©cite un certain nombre de fois des bija mantra contenant des sons tel om aim hreem shreem
‱    Durant les traitements Shirodhara par exemple, qui travaillent fortement sur les Chakras et sur l’esprit, des mantras peuvent etre rĂ©citĂ©s mentalement par le praticien dĂ©pendamment du patient et de l’objectif visĂ©
‱    Chakra & Marma : la MarmathĂ©rapie est le travail sur points vitaux originaire de l’Inde et une branche moins connue de l’AyurvĂ©da, on l’associera Ă  l’acupressure ou l’acupuncture et trouvant sa place dans les arts martiaux (Kalari Payat). On peut travailler avec un mantra sur un chakra en appuyant plus ou moins fermement et selon une certaine direction sur un point Marma ( voir tableau prĂ©cĂ©dent ). La chiropractie Ă©nergĂ©tique a aussi developpĂ© cela. Il convient de prendre le temps de respirer dans le point, ou au praticien d’y insuffler l’énergie desirĂ©e – encore une fois faire attention car c’est autant puissant que dangereux. Le  Bija mantra peut aussi etre murmurĂ© ou insufflĂ© sur le chakra en question par la bouche du praticien en mĂȘme temps.

Loin d’ĂȘtre exhaustif, j’espĂšre que cet article apporte quelques informations et surtout met en lumiĂšre la vastetĂ© de ce sujet, vous invitant Ă  expĂ©rimenter et aller plus loin.

-Emmanuelle Soni-Dessaigne

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